Au début du XXe siècle, La Russie est un des pays d'Europe les moins avancés économiquement, militairement et socialement.
Le régime impérial étant incapable de se réformer, le mécontentement d'une part importante de la population s'accroit. Une première révolution en 1905 est réprimé dans le sang par les troupes tsaristes qui n'hésitent pas à tirer sur la foule. La Première Guerre Mondiale sera le tombeau de la Russie des tsars. En février 1917, les lourdes pertes humaines et les pénuries déclenchent des troubles sociaux. Les grèves paralysent Petrograd. Ces mouvement se transforment rapidement en une révolution qui oblige le Tsar à abdiquer le 2 mars 1917.
Un gouvernement provisoire, dont le programme découle directement du Soviet de Petrograd est formé (assemblée élue d'ouvriers et de paysans).
Suite à une tentative ratée des Bolcheviks de renverser le gouvernement provisoire et à la répressoin qui s'ensuit une nouvelle insurection voit le jour, celle du général Kornilov, qui tente de soumettre les Soviets et les autres organisations ouvrières. Le gouvernement provisoire et les Bolcheviks s'allient pour repousser l'armée de Kornilov.
Les Bolcheviks deviennent majoritaires aux représentants des Soviets en septembre 1917, ils en profitent pour prendre le pouvoir dans la nuit de 24 au 25 octobre de la même année. Ainsi Lénine est amené à la tête du gouvernement bolchevik, le “Conseil aux commissaires du Peuple”.
La guerre civile russe se situe dans le prolongement de la Révolution d'octobre 1917 et se poursuit jusqu'en 1922. Ce n'est une simple opposition des Bolcheviks contre les “tsaristes”. Elle va entrainer la destruction des cadres de la société et de l'Etat russe.
La guerre a vu en effet les autres formations révolutionnaires ( mencheviks, anarchistes, députés de l'ex-assemblée constituante...) se battrent également contre les Bolcheviks, parfois de façon autonome, parfois au prix d'une collusion compromettante avec les généraux blancs. Les tentatives d'émancipation de minorités nationales, l'action des “armées vertes” paysannes (hostiles à la fois aux Bolcheviks et aux Blancs), la défense de projets de société concurrents (Makhnovchina anarchiste en Ukraine), l'intervention étrangère, les multiples réglements de comptes et les déchaînement de violence spontanés n'ont pu qu'ajouter au chaos qu'y régnait à cette époque en Russie. Enfin, les retournements d'alliance et les divisions internes n'ont pas manqués, ni les retournements de situation: Kiev change plus de dix fois de main pendant la guerre.
Les Bolcheviks ont bénéficié de leur organisation supérieure et de leur discipline. Bien qu'ils aient rencontré (et réprimé) des résistances populaires virulentes (le Soviet de Petrograd se soulèvera contre les Bolcheviks avant d'être soumis par la force), leur programme a été finalement bien moins mal reçu des masses que celui des Blancs, lequel tendait au retour pur et simple à l'ancien régime. Le camps des opposants à la Révolution d'ocotbre a pâti de ses divisions.
Certains généraux blancs, comme Kornilov, se voyaient très bien à la tête d'une dictature personnelle, et n'étaient pas particulièrement motivé par le rétablissement de l'Empire.
La guerre civile permet au gouvernement bolchevik de faire table rase du régime tsariste et de ses institutions. Ces affrontements seront le symbôle du “communisme de guerre”, poussé à son paroxysme plus tard par Staline.
________________________________
Les milices bolcheviks, naissant d'une révolution, se trouvent dépouvus d'équipements “standardisés”. Les uniformes sont souvent ceux que les hommes portaient au sein de l'Armée impériale, ou dans les champs. Des insignes, comme des étoile à fixer sur les coiffes ou des insignes de poitrine, sont donc créés par le commadement pour pouvoir identifier les membres des troupes bolcheviks.
Des insignes sont rapidement fabriqués afin de distinguer les commandants de groupe. Ils sont en métal et si l'on peut observer des variantes, la forme général de l'insigne est plus ou moins respectée.
Il existe des modèles différents selon la nature du groupe commandé (cavaliers, mitrailleurs, infanterie...). Cet insigne est porté sur la poitrine
Des étoiles de coiffent sont aussi fabriquées pour faciliter l'identification des troupes sous commandement bolchevik. Ces insignes sont introduits par le décret n°594 du 29 juillet 1918.
Il est intéressant de remarquer que ces insignes ne comportent pas, comme plus tard, la faucille et le marteau, mais bien, le premier “couple” de symboles qui était constitué, d'un marteau et ... d'une charrue. Pour des raisons de simplification bien compréhensible, celle-ci sera supprimée au profit de la faucille en 1922.
Avec le prolongement du conflit, et la prise de contôle de plusieurs grands centres industriels, les troupes constituant l'Armée rouge ouvrière et paysanne commencent à se voir doter d'uniformes standardisés au cours de l'année 1919.
Ceux-ci sont de coupe vraiment différentes des uniformes de ceux de l'Armée impériale.A noter que le système de grades confectionné en tissu a précédé de quelques mois les premiers uniformes officiels. Il est donc fort possible de voir des grades bolcheviks sur des uniformes impériaux.
Pour des raisons pratiques, afin de faire bénéficier aux cadres militaires d'une meilleure visibilité auprès de leurs hommes, un système de grades est créé par le décret “PBCP” n°116, le 16 janvier 1919.
Le réglement impose que ces insignes soient cousus sur le bas de la manche gauche.
Les triangles identifient des sous-officiers, les carrés, des officiers, et les losanges, des officiers généraux.
Ces grades sont confectionnés dans des tissus de couleurs différentes pour distinguer les différentes armes (cavalerie, infanterie...).
Ce n'est qu'en avril qu'apparaissent les premiers uniformes de l'Armée rouge ( décret “PBCP” n°628 du 8 avril 1919).Les uniformes sont identiques du soldat au plus haut commandant l'Armée rouge(à l'exception des insignes de grades)
La capote, ou shinel modèle 1919, de coupe identique pour l'ensemble de l'armée, seule le “dos” se différencie sur le modèle destiné aux unités de cavalerie(à droite sur le dessin).
Les pattes de col, le liseré de manche et de manche, et les pattes fermant la capote, sont dans un tissu à la couleur de l'arme du soldat (ici, orange, artillerie)
La rubaha modèle 1919, elle aussi, est de coupe identique pour l'ensemble de l'armée.
Là aussi, les pattes femant la rubaha, et les pattes de col sont à la couleur de l'arme du soldat (ici, orange, artillerie).
La rubaha se porte avec un pantalon “galiphe”(c'est-à-dire culotte de cheval) de la même teinte que la veste (quand les conditions d'approvisionnement le permettent) rentré dans des bottes.
Cet uniforme se porte avec une coiffe typique des troupes bolcheviques, la budenevka, dont le haut forme une pointe si caractéristique.
L'arrière peut se rabttre afin de protéger les oreilles et une large partie du crâne du froid, de la neige, ou de la pluie.
Le 3 avril 1920, en plus de la couleur d'arme, le décret “PBCP” n°572 instaure une série d'insignes de spécialité, se portant sur la manche gauche du shinel ou de la rubaha.
Ces insignes connaissent différente variante et leur port et plus ou moins observé.Voici les principaux:
de gauche à droite, infanterie, artillerie, cavalerie
de gauche à droite, génie, aviation
Les commandants d'unités chargés de la protection et de l'administration des gares, représentant une certaine valeur stratégique à l'époque, se distinguent par des insignes en forme de losange portés sur un brassard rouge à la manche gauche.
Un losange à liseré vert correspond à un insigne de commandant (à gauche), tandis qu'un liseré jaune foncé correspond à un commissaire politique d'unité (à droite).
Ces insignes, instaurés par le décret “PBCP” n°1406 en 1919, tombent en désuétude en 1928.
André
sources:
Guerres et conflits du XXe siècle de Sophie Chautard,http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_russe (français)
http://military-uniform.narod.ru/ (russe)
и занки раздичия совешскол армии(1918-1958)
Soviet arm badges, 1920-91(I) d'Alexey B. Stepanov (russe/anglais)