Afin de vous faire découvrire un bel héritage.
Historique
L'association du coquelicot avec les individus tués durant les guerres existe depuis les guerres Napoléoniennes du 19ième siècle, plus de 110 ans avant son adoption au Canada. Il existe un dossier de cette période sur comment denses les coquelicots fleurissaient sur les tombes des soldats dans la région des Flandres en France. Ce premier lien entre le coquelicot et les morts sur les champs de bataille décrivait comment des champs qui étaient nus avant les batailles se couvraient de fleurs rouge-sang après la bataille.
Juste avant la Première Guerre mondiale, peu de coquelicots poussaient dans les Flandres. Durant les terribles bombardements de cette guerre les terrains crayeux devinrent riches en poussière de chaux, favorisant ainsi la venue des coquelicots‘’popaver rhoes’’. La guerre terminée, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots ont commencé à disparaître de nouveau.
L'individu qui a contribué plus que tout autre à l'adoption du coquelicot comme un Symbole du Souvenir au Canada et dans le Commonwealth était Lieutenant- colonel John McCrae, un officier médical canadien durant la Première Guerre mondiale.
Lieutenant-colonel John McCrae
Lieutenant-colonel McCrae est né le 30 novembre 1872 à Guelph, Ontario. À l’âge de 14 ans, il s’est joint au corps de cadets Highfield et, trois ans plus tard, s’enrôla dans la batterie de campagne de la Milice. À l’école de médecine de l’Université de Toronto, il était membre du Régiment ‘’Queen’s Own Rifles of Canada’’.Lorsque la Grande-Bretagne a déclaré la guerre contre l’Allemagne, le 4 août 1914, la participation du Canada fut automatique. John McCrae était dans l’une des premières vagues de canadiens qui s’enrôlèrent pour Service, et il fut nommé chirurgien de brigade, de la 1ière Brigade de l’Artillerie des Forces canadiennes.
En avril 1915, John McCrae était en poste près de Ypres, Belgique, la région appelé traditionnellement les Flandres. Ce fut à cet endroit, durant la 2ième Bataille de Ypres, que l’un des combats les plus féroces de la 1ière Guerre mondiale eut lieu. Travaillant dans un poste de secours sur les bancs du canal Yser où il appliquait des pansements à des centaines de soldats blessés, après vague après vague d’attaques ennemies acharnées, il observa ‘’à quel point nos corps sont très épuisés, mais nos esprits le sont encore davantage. L'impression générale dans mon esprit est l'une d'un vrai cauchemar".
En mai 1915, le jour suivant le décès de son compagnon soldat, Lieutenant Alexis Helmer d’Ottawa, John McCrae écrivait son ouvrage maintenant célèbre, une expression de son angoisse due à la perte de son ami et une réflexion de son voisinage – des coquelicots sauvages qui poussaient au milieu de simples croix en bois marquant les tombes improvisées. Ces 15 lignes, écrites dans 20 minutes, capturaient une description exacte des vues et bruits de la région où il était.
Lieutenant-colonel John McCrae quitta Ypres avec ces quelques lignes mémorables griffonnées sur un bout de papier. Ces mots étaient un poème qui débutaient comme suit: "Au champ d'honneur les coquelicots sont parsemés de lot en lot...’’.Peu savait-il que ces 15 lignes deviendraient intronisées dans les pensées les plus profondes et les cœurs de tous les soldats qui les entendraient. Avec ces mots, le coquelicot écarlate devint rapidement le symbole des soldats morts à la guerre.
Le poème fut publié en premier lieu, le 8 décembre 1915, en Angleterre, dans la revue Punch.
Voici son poème , traduction francaise par Jean Parizeau, CM, CD, D ès L (Hist)
Au champ d'honneur les coquelicots
sont parsemés de lot en lot
auprès des croix et dans l'espace
les alouettes devenues lasse
mêlent leurs chants au sifflement
des obusiers.
Nous sommes morts
nous qui songions la veille encor'
a nos parent , a nos amis ,
c'est nous qui reposons ici
au champ d'honneur.
A vous jeunes désabusés
a vous de porter l'oriflamme
et de garder au fond de l'âme
le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défis , si non
les coquelicots se faneront
au champ d'honneur.
Le poème fait référence "au champ d'honneur" mais le sujet est universel - la crainte des morts qu'ils seront à jamais oubliés, que leur mort aura été en vain. Le Souvenir tel que symbolisé par le coquelicot, est notre réponse éternelle qui dément cette crainte.
Avec tristesse, Lieutenant-colonel McCrae est décédé suite à une pneumonie, à Wimereux en France (près de Boulogne), le 28 janvier 1918 à l'âge de 45 ans.
La fleur du souvenir
Une enseignante américaine, Moina Michael, alors qu’elle travaillait dans le YMCA, Quartier-général des secrétaires, Guerres à l’Étranger, à New York, en novembre 1918, lut le poème de John McCrae, ‘’Au Champ d’Honneur’’. Elle a immédiatement ‘’pris un engagement personnel de porter l'oriflamme et a fait vœu de porter toujours un coquelicot rouge des Flandres comme un signe du Souvenir et un emblème de l’oriflamme avec tous ceux qui sont morts.
Deux ans plus tard en 1920, cette coutume vint à la connaissance d’une française, Madame Guérin, en visite aux États-Unis. À son retour en France, elle décida de se servir de coquelicots faits à la main pour recueillir des fonds pour les enfants sans ressources des régions dévastées du pays. Suivant l’exemple de Madame Guérin, l’Association des Anciens combattants de la Grande Guerre (le prédécesseur de la Légion royale canadienne), adoptait officiellement le coquelicot comme sa Fleur du Souvenir, le 5 juillet 1921.